• Pascal Hamon

     

     Pascal Hamon son fondateur nous parle du Salon du Livre des Balkans
    dont la sixième édition va se tenir les 27 et 28 mai prochain a Paris
     

    Pascal Hamon


    Comment est née l'idée du Salon
    ?
    Très simplement à partir notamment de ces deux constats. Primo l'idée balkanique retrouve sur place
    une certaine actualité après les bouleversements, les déchirements des années 90. Elle peut d’ailleurs être
    perçue sous un angle très positif car on observe une réelle volonté des différents pays de cette zone,
    qu'ils soient ex-yougoslaves, ex-Europe de l’Est, membres actuels de l'UE ou pays candidats,
    le souhait de coopérer à nouveau entre eux et avec leurs voisins est très présent.

    Secundo en France il existe un certain nombre d'initiatives dédiées à cette zone géographique, je pense bien sûr à divers portails d’information, d’actualité en ligne "Courrier des Balkans", "BH info". Dans le domaine de la culture, cinéma, théâtre, musique, des festivals pluri-disciplinaires  ont vu le jour; des maisons d’éditions, des librairies spécialisées se sont créées mais il n’existait pas d’événement fédérateur consacré
    spécifiquement au livre, à la littérature dans les Balkans.

    D’où l’idée du Salon que j’ai initiée et que nous nous attachons à faire vivre grâce à l’association Albania et un groupe d’amis depuis sept ans. La prochaine édition se tiendra  les 27 et 28 mai 2016 dans les locaux de la Bulac et de l'Inalco, 65 rue des Grands Moulins 75013 Paris.

     

    Quelle est la vocation première du Salon ?
    Présenter "les Balkans autrement". Le salon a pour ambition de montrer au public quels peuvent être les éléments culturels communs des pays balkaniques dans des domaines tels que l'histoire, les langues,
    les religions et bien sûr les littératures et écritures dans toute leur diversité.

    Ainsi le salon veut susciter l’envie de découvrir les Balkans au delà des clichés et des stéréotypes.

    Soyons utopistes ! quels objectifs  aimeriez vous que le Salon remplisse pleinement ?
    Le salon a souhaité depuis sa création explorer des thèmes inattendus, la cuisine, écrire au féminin, l’imaginaire. Le salon se veut défricheur, ne craignant pas de surprendre les lecteurs, les visiteurs, avec une programmation qui s’ouvre aussi sur des  formes d'écriture moins classiques telles que la BD,
    le roman policier ou les carnets de  voyage.

      L'utopie serait que ces thèmes trouvent un écho auprès d’un très très large public … qu’ils soient repris et amplifiés dans les années à venir  par d'autres salons en France ou dans les pays balkaniques tout en se souvenant d'où est parti le mouvement ...

     

     Vous êtes en  contact avec des partenaires publics et aussi sans doute privés, des institutions  culturelles, est-il facile  de les mobiliser, de les inviter à vous accompagner  dans la mise en œuvre du Salon ?
     Même s'il y a peu d'institutions  qui se montrent accueillantes pour de telles  initiatives, le Centre National du Livre nous a soutenus dés notre première édition, l'Inalco et la Bulac  où sont enseignées les langues balkaniques sont devenus depuis trois ans notre point d'ancrage pour présenter notre Salon.

    Nous avons  également de  bons contacts avec la société d'auteurs la Sofia et les instituts culturels et tout particulièrement l'institut  culturel roumain ainsi qu'avec les ambassades des pays balkaniques.

    Nous avons des partenaires fidèles comme le "Courrier des Balkans", BH info  la maison de l'Europe et de l'Orient "MOE" avec lesquels nous partageons  un peu la même  histoire, c'est à dire cette volonté  d'aller  à l'encontre des stéréotypes, de faire connaître  l'histoire et la  culture de ces pays.

    Nous avons aussi un réseau d'enseignants, de traducteurs, d’éditeurs qui nous accompagne. Je pense  à Michel  Volkovitch pour le grec, Timour  Muhidine  pour le turc, Bernard  Lory notamment pour la Macédoine ou Mme Vrinat -Nikolov pour le bulgare et Jérôme Carassou  qui nous conseillent dans notre programmation.

    Notre souhait  est bien sûr de développer  nos ressources propres et de trouver quelques sponsors !!!

    Peut-on qualifier la littérature des pays des Balkans à travers  des écritures spécifiques, des genres spécifiques, des thématiques spécifiques ?

     Je crois que la  littérature  balkanique ne se limiter pas  à un genre  particulier et pour cette raison nous n'avons pas rencontré jusqu'à présent de difficultés  pour développer notre programmation.

    En revanche il est  exact  que l'histoire, dans ses aspects tragiques mais parfois  aussi traitée  avec humour, est très présente. Gabriela Adamesteanu de Roumanie, Ivan Colovic de Serbie, Vélibor Colic et Ozren  Kebo  de Bosnie  mais aussi des invités de cette année tels que  Hakan Günday de Turquie, Gazmend Kapllani d'Albanie  ou Drago Jancar de Slovénie en  témoignent.
    Il est également exact que des écritures spécifiques  telles que la poésie  sont très vivantes dans les Balkans… un autre thème à explorer … à l'avenir...

     

     

     propos recueillis par yves r  illustration ©editions poisson d’exil